Crise du logement en 2024 : pourquoi est-il si difficile de se loger ?

Trouver un logement décent et abordable est devenu compliqué. Les prix explosent, les taux d’intérêt grimpent et les locations se raréfient. L’accès au logement se heurte désormais à de multiples obstacles. De quoi inciter certains à changer d’objectif de vie. Pourquoi se loger est-il devenu si difficile ? D’où viennent ces blocages ? Quelles solutions sont envisagées ? Nous vous expliquons tout. 

Le contexte actuel du marché immobilier en France

En 2024, les prix de l'immobilier atteignent des records. Vous avez envie d’acheter un bien ? Vous devez débourser en moyenne 15 % de plus qu'en 2020. Les grandes métropoles sont particulièrement touchées. Exemple : Paris, Lyon et Marseille 

Cette hausse n’épargne pas la location. Les loyers grimpent de 10 à 20 % dans certaines zones tendues. De quoi rendre les choses plus difficiles pour les jeunes actifs et les familles.

Les régions sont inégalement touchées. Les grandes métropoles affichent les hausses les plus marquées. Pourtant, certaines zones rurales restent accessibles. Elles ne répondent pas toujours aux besoins des investisseurs et des locataires. Ce qui explique la carence locative sur place.

Des taux d'intérêt élevés 

Ils étaient de 1 % en 2020. Ils sont passés à plus de 4 % actuellement. Cela impacte la capacité d'emprunt des ménages. Vous pouviez demander 200 000 € en 2020. Vous n’avez plus droit qu’à 160 000 € en 2024. Une situation qui touche particulièrement les jeunes primo-accédants. Idem des ménages à revenus moyens. 

Les banques deviennent plus sélectives. Vous souhaitez obtenir un crédit ? Vous allez avoir besoin d’un : 

• Dossier solide
• Apport important 
• Stabilité professionnelle. Une plus grande tension locative 

Une plus grande tension locative

Se loger en location n’est pas plus simple. Le marché locatif est sous tension. Le nombre de logements disponibles à la location diminue d’année en année. Les locations longue durée se font rares. C’est notamment à cause du développement des plateformes de location saisonnière comme Airbnb.

La concurrence entre locataires est féroce dans les grandes villes. Les propriétaires se permettent d'imposer des conditions drastiques : 

• CDI obligatoire
• Garants solides
• Et parfois même plusieurs mois de caution. 

De quoi laisser de nombreux candidats sur le carreau.

Quels sont les facteurs structurels de la crise ?

Il y a plusieurs causes à cette crise du logement en France. 

L’offre ne suit pas la demande

La croissance démographique augmente dans les grandes villes. Les populations urbaines augmentent chaque année. Ce qui crée un besoin urgent de nouveaux logements. Pourtant, le rythme des constructions ne suit pas. 

Les freins réglementaires et administratifs

Ce n’est plus aussi facile d’obtenir un permis de construire. Les règles d'urbanisme se durcissent. Sans compter que les délais s'allongent. Actuellement, il faut en moyenne 8 à 12 mois pour obtenir un permis. 

La transition écologique : un mal nécessaire ?

La RE 2020 s’applique déjà. Elle impose des normes énergétiques strictes sur les nouvelles constructions. L'objectif est de réduire l'empreinte carbone des bâtiments. Des mesures qui ont un coût. Les promoteurs doivent intégrer des matériaux biosourcés. Idem des systèmes de chauffage plus performants, ce qui fait grimper les prix de construction de 10 à 15 %. De quoi décourager les propriétaires et les promoteurs. 

Vous n’êtes pas épargné si vous avez déjà un bien. Des travaux de rénovation écologique s’imposent. C’est d’autant plus utile si vous mettez votre bien en location. Certains propriétaires n’ont pas le budget de préparer leur appartement. Ils le retirent simplement du marché.

Les conséquences sociales et économiques

Évidemment, la crise du logement a des conséquences. Tel est le cas de l’exode rural ou de l’augmentation de la précarité. 

Une plus forte exclusion 

La précarité augmente en France. En 2024, le nombre de sans-abri en France atteint un niveau critique. D'après la Fondation Abbé Pierre, plus de 330 000 personnes vivent dans la rue. Ce chiffre est en hausse de 15 % par rapport à 2020.  Certains ménages doivent se contenter de logements insalubres. Exemple : avec des infiltrations d’eau, des problèmes d’isolation, etc.

Un exode massif des populations urbaines

Les citadins préfèrent vivre en périphérie. Ils n’en peuvent plus des loyers exorbitants et ne peuvent pas accéder à la propriété. Les choses sont plus simples dans les zones périurbaines ou rurales. 

Mais cette fuite a un coût. 

• Les temps de trajet domicile-travail explosent. 
• Les habitants des zones périurbaines passent parfois plus d'une heure dans les transports.
• Les embouteillages se multiplient.
• Les trains sont bondés. 

Impact sur les jeunes et les familles

Pour accéder à un premier logement, vous devez justifier d'un CDI et d'un salaire trois fois supérieur au loyer. Les jeunes en CDD ou en intérim sont automatiquement exclus. Ils doivent alors se tourner vers la colocation. Cependant, les conditions sont parfois précaires.

Les familles ne sont pas mieux loties. 

• Les logements de type T3 et T4 se font rares. 
• Ce manque de logements adaptés pousse certaines familles à rester dans des appartements trop petits ou à s'éloigner des centres-villes.

Quelles sont les régions les plus touchées ?

La crise du logement n’est pas la même partout en France. Comme susmentionnés, certains secteurs sont plus touchés que d’autres. 

Les grandes métropoles saturées

• Paris
• Lyon 
• Et Marseille

Sont les plus concernées par cette crise. Ces villes attirent les étudiants, jeunes actifs et familles. Néanmoins, l’offre de logements reste insuffisante. Les prix flambent et l’accès au logement devient un casse-tête.

• À Paris, le prix moyen au m2 dépasse 11 000 € à l'achat. Les loyers atteignent 29 €/m², 
• Lyon enregistre des hausses de +7 % en 2024 pour la location. 

Quid des zones rurales et les oubliées ? 

3 millions de logements vacants y sont disponibles. Cependant, personne ne veut les occuper. Pour cause, ces zones manquent : 

• D’emplois
• De service de transports optimaux

Sans compter que les biens sont souvent mal isolés. Ils n’attirent donc pas les locataires. 

Qu’en est-il des logements étudiants et sociaux ?

Les résidences universitaires du CROUS sont également saturées. Les étudiants doivent se tourner vers le marché privé, où les loyers explosent. Ils ont du mal à trouver un studio à moins de 600 € par mois. Ce qui les pousse à opter pour de la colocation.  

La crise est la même pour les logements sociaux. Les listes d’attente s'allongent pour des milliers de familles.

Les initiatives et les solutions possibles

Les autorités réagissent pour limiter la crise du logement en France. Quelques initiatives ont été prises. 

Des mesures politiques publiques

L'État déploie plusieurs dispositifs pour contrer la crise du logement. 

• L’encadrement des loyers : Pour limiter la flambée des loyers dans les zones tendues. Tel est le cas à Paris, Lyon et Marseille. Les propriétaires ne peuvent pas dépasser un loyer de référence fixé par décret. 
• Les Aides Personnalisées au Logement (APL) : Afin de réduire le coût des loyers. Elles s’adressent aux ménages les plus modestes. 

De nouvelles réformes sont envisagées, notamment : 

• La création d’un "chèque logement" 
• Des primes à la rénovation énergétique
• Etc.

Des innovations dans le secteur de l'habitat

Les nouvelles formes de logement apportent des solutions innovantes à la crise du logement.

• Le coliving : Il séduit les jeunes actifs. Ce concept permet de louer une chambre privée avec des espaces partagés (cuisine, salon). C’est moins cher qu'un studio. Vous pouvez en trouver même dans le centre-ville.
• Les tiny houses : De petites maisons à moindre coût, mais qui restent confortables.
• Les habitations modulaires : Construites en usine puis assemblés sur site. La livraison se fait en quelques semaines. La construction coûte moins chère.

Les perspectives d'avenir

Le marché immobilier continue d’évoluer face à la crise du logement. Les experts anticipent des hausses de prix modérées, mais persistantes. Cela va être le cas notamment dans les grandes villes. 

Le marché locatif devrait également se tendre. Les petites surfaces prisées par les étudiants et jeunes actifs sont les plus concernées. Les prévisions montrent une augmentation des loyers dans les zones tendues. Vous devez, plus que jamais, présenter des dossiers solides pour espérer obtenir un logement.

Côté législation, de nouvelles lois sont en préparation. 

• Le renforcement des obligations de rénovation énergétique des passoires thermiques 
• Des interdictions de location pour certains logements dès 2025. 
• Un meilleur encadrement des loyers : De nouvelles villes peuvent rejoindre le dispositif pour contenir la flambée des loyers.

Certains experts misent sur des mesures de soutien à l'accession à la propriété. Exemple : 

• L'extension du Prêt à Taux Zéro (PTZ)
• Une augmentation des aides pour la rénovation énergétique 
• Etc.

À cela s’ajoutent les nouvelles technologies qui transforment le marché immobilier. Par exemple, l’intelligence artificielle peut optimiser l’accès au logement. Des comparateurs de prix intelligents permettent de repérer les opportunités de marché. Les plateformes d'annonces utilisent des algorithmes de matching pour recommander certains biens. Les recherches vont devenir plus simples sur LebonCoin ou SeLoger. 

C’est sans compter sur les visites virtuelles en 3D. Elles se démocratisent pour permettre aux locataires de visiter des appartements sans se déplacer. Ce qui réduit le temps de recherche et améliore l’expérience.

La crise du logement en France : Vers une solution ?

La crise du logement touche toutes les catégories de la population. Les métropoles saturées subissent une forte pression sur les prix et les loyers. Les zones rurales restent désertées. Les étudiants et ménages modestes peinent à se loger.

Néanmoins, des solutions existent. Les autorités envisagent entre autres l’encadrement des loyers. Il y a aussi les aides financières pour la rénovation énergétique. En attendant leur mise en place, les Français ont trouvé d’autres alternatives pour mieux se loger : 

• Le coliving
• Les tiny houses 
• Et les logements modulaires.

Dans tous les cas, les pouvoirs publics doivent agir vite. Des mesures concrètes et efficaces sont attendues pour limiter l'impact de la crise du logement. Les propriétaires doivent être incités à rénover leurs biens et à proposer des loyers accessibles. Les dispositifs d’aides au logement doivent être renforcés. De quoi mieux accompagner les familles et les étudiants en difficulté.

Vous devez prévoir un maintien de la crise actuelle pour les années à venir. Les loyers qui flambent et le prix du m2 exorbitant vont persister. Néanmoins, selon les différents experts, nous pourrons apercevoir une légère baisse ce qui reste une bonne nouvelle pour ceux qui sont à la recherche d’un loyer.