Nos conseils en cas de conflits de voisinage

Il y a 34 % de conflits de voisinage en France, soit 9 000 cas par an. Certains se règlent assez facilement avec une bonne discussion. Mais, quelques situations peuvent mener à des conjonctures dramatiques et des démarches auprès des tribunaux. Il importe donc de connaître vos droits et les différentes manières de gérer ce genre de complication. Voici un guide qui vous explique tout. 

Les différents types de conflits de voisinage ? 

Les conflits de voisinage mènent à des tensions. Ce qui peut gâcher le bonheur de votre emménagement. Ils peuvent notamment se décliner en plusieurs sortes. 

Les problèmes de bruits

Certes, vous avez tous les droits de profiter de votre maison ou appartement comme bon vous semble. Cependant, tout doit quand même se faire dans le respect. Vous pouvez accueillir du monde chez vous, mais attention aux bruits. 

Selon la loi, vous ne devez pas dépasser les 5 dB en journée et 3 dB en soirée. Vous invitez des amis à la maison ? Évitez de faire du bruit entre le coucher du soleil et le lever du jour. Sinon, cela va être considéré comme du tapage nocturne. 

Vous effectuez des travaux ? 

• En semaine, ne faites plus de bruits à partir de 19 heures et demie. 
• Le samedi, les coups de pelles et de marteaux doivent cesser à partir de 19 heures. 
• Et, vous devez respecter le calme dans le voisinage à partir de midi, le dimanche et les jours fériés. 

Par ailleurs, faites preuve de courtoisie. Avertissez d’emblée votre voisinage des bruits que vous allez faire. Cela s’applique aussi pour les bruits de travaux. 

La propreté

Les conflits de voisinage ont aussi souvent un rapport avec la propreté. Votre manière de gérer les déchets peut en effet entraîner des fourmis ou des rongeurs dans la copropriété. Donc, faites attention à l’entretien de vos espaces privés. 

Évitez également les déchets et les encombrements dans les parties communes. Vous n’avez pas toute autorité sur les jardins et les trottoirs de la copropriété. Il y a des règles de nuisance à respecter. Le cas échéant, vous risquez des pénalités de la part du syndic. 

La délimitation des espaces

Les voisins de palier ou ceux qui vivent dans le même immeuble ne sont pas les seuls à avoir des conflits. Tel est aussi le cas pour les propriétés mitoyennes. Il peut y avoir des quiproquos concernant la limite des jardins, par exemple. 

Mettre des clôtures est une bonne idée. Cela permet d’éviter les conflits. Sans compter que cela vous protège des regards indiscrets. Le tout est de respecter le bornage de la propriété. 

Les mauvais comportements 

Enfin, les conflits de voisinage peuvent aussi être dus à des problèmes de comportements : 

• Les impolitesses
• Les gestes ou comportements irrespectueux
• L’indiscrétion

À qui en parler ?

Vous avez pris toutes les précautions nécessaires ? Vous n’êtes tout de même pas à l’abri d’un conflit avec certains de vos voisins. Dans ce cas, parlez-en à quelqu’un. 

Dialoguer directement avec les principaux concernés

Essayez de désamorcer la situation par vous-même. Rien n’est impossible avec une bonne discussion. Donc, dialoguez directement avec le ou les voisins concernés. Il faut comprendre l’origine du conflit. Ce qui aide à trouver des solutions afin d’y remédier. 

Vous y allez dans l’objectif d’apaiser les tensions ? Vous ne devez pas être en colère. Soyez calme et préparez des arguments précis et valables afin de défendre votre point de vue. 

Faire appel à un médiateur

Le plus compliqué dans une discussion est de vous faire entendre sans crier. Parfois, quand les tensions sont trop vives, il vaut mieux faire appel à un médiateur. Il joue le rôle d’intermédiaire pour faire valoir les arguments de toutes les parties. Ce qui aide à trouver un terrain d’entente. 

Les mairies et les préfectures disposent désormais d’un service qui gère les conflits de voisinage. Elles disposent de conciliateurs professionnels qui peuvent vous aider. 

Contacter le syndicat de copropriété 

Vous vivez dans un immeuble de copropriété. L’application des règles de vie en commun est le rôle du syndicat. Vous avez justement un problème avec un voisin ? C’est un allié de poids pour tenter de désamorcer la situation. 

Votre plainte aura plus de poids si vous n’êtes pas le seul à constater les mauvais comportements du voisin en question. Formulez une demande en commun pour demander l’intervention du syndic. 

Demander l’intervention des associations du quartier

Vous vivez dans une maison individuelle ? Mais, vous avez des soucis avec un voisin du quartier ? Contactez les associations qui gèrent la région. C’est l’équivalent du syndicat dans votre situation. 

L'objectif est de faire intervenir une personne neutre qui pourra tenter de raisonner l’autre partie. Ce qui aide à désamorcer le conflit plus simplement et sans dommages collatéraux. 

Demander une assistance juridique 

Ces procédures de règlement à l’amiable ne fonctionnent pas ? Vous pouvez toujours porter l’affaire en justice. Cependant, dans ce cas, demandez une assistance juridique. Commencez déjà par profiter de la couverture juridique proposée par votre assurance habitation. Vous aurez quelques conseils pour mener votre plainte à terme. 

Si besoin, par la suite, engagez un avocat spécialisé dans le droit immobilier et les préjudices. Il défendra mieux votre dossier face à un juge.

Vos droits en cas de conflits de voisinage

Ce n’est pas parce que vous vous plaignez que vous avez forcément raison. Avant de mener un combat de conflit de voisinage, assurez-vous d’être dans votre bon droit. Pour cela, faites des recherches : 

• Quelles sont les réglementations locales en ce qui concerne les nuisances sonores ? Quels sont les recours ?
• Quelles sont les obligations des propriétaires et des locataires pour l’entretien de l’espace ? 
• Quelles sont les règles de bon voisinage dans le quartier ou dans l’immeuble ? 
• Quelles sont les lois qui concernent la protection de la vie privée ? 

Adressez-vous aux : 

• Syndics ou associations de quartier
• Mairies et préfectures de la région
• Voisins les plus anciens dans le quartier
• Pages Web et sources d’information en ligne
• Avocats spécialisés en droits et préjudices dans l’immobilier

Exemple : 

1. Votre voisin fait la fête avec la musique à fond depuis des heures alors qu’il est 2 heures du matin et que nous sommes mardi. Montez et discutez avec lui pour tenter de faire baisser le son. Si cela ne fonctionne pas, appelez la police pour qu’elle intervienne pour tapage nocturne. 
2. Votre voisine fait des travaux chez elle. Il est plus de 21 heures et vous entendez encore les coups de marteau. C’est sans compter les amas de graviers qu’elle a laissés dans le hall d’entrée de l’immeuble. Encore une fois, essayez de lui parler calmement. Sans prise de mesure de sa part, contactez le syndic pour qu’il intervienne. 
3. Votre voisin d’à côté ne peut pas s’empêcher de regarder chez vous sans aucune raison. Vous avez beau installer une clôture, mais il arrive quand même à passer la tête. Vous avez essayé de lui en parler, mais rien n’y fait. Contactez les autorités locales pour voyeurisme. 

Comment réagir face à ce genre de situation ?

Par contre, vous ne devez pas réagir à chaud face à un conflit de voisinage. Pour cause, vous allez encore peut-être rester longtemps dans le quartier. Tentez de régler la situation quand vous êtes en colère ne fait généralement qu’aggraver la situation. Donc, comment faire ? 

Prendre du recul et évaluer les choses

Comprenez en amont la source du conflit. 

• Revenez aux premières tensions. 
• Évaluez vos attentes et vos besoins par rapport à la situation. 
• Assurez-vous également que ces objectifs respectent vos droits et ceux du voisin avec qui vous avez des problèmes. 

Tenter une première approche plus sereine

Tentez ensuite une approche à l’amiable pour résoudre la situation : 

• Demandez un rendez-vous pour discuter avec le voisin en question. 
• Faites preuve de diplomatie. 
• Expliquez calmement vos arguments. 
• Faites intervenir des conciliateurs. 

Évitez de lui rendre la monnaie de sa pièce. Cela ne fait qu’envenimer la situation et exacerber les tensions. 

Entamer les recours légaux

Quand les tentatives de négociations ne fonctionnent pas, vous pouvez utiliser les recours légaux. Portez plainte pour les nuisances que vous subissez. Dans ce cas, le recours à un avocat est de mise. C’est le gage de la réussite de votre démarche et d’une bonne protection de vos droits. 

Les astuces pour mieux apaiser les tensions

Il faut quelques astuces pour bien faire face à des conflits de voisinage. Vous augmentez ainsi les chances de vous en sortir indemne. 

La technique de l’écoute active 

Ne vous focalisez pas uniquement sur vos attentes et vos besoins. Tenez compte aussi des arguments du voisin. Vous allez comprendre son comportement en l’écoutant attentivement. Ainsi, vous allez plus facilement trouver un terrain d’entente. 

La négociation

Pendant la négociation, faites preuve de flexibilité. Vous ne pouvez donc pas vous attendre à avoir complètement raison face aux conflits. Laissez du terrain à l’autre pour que chacun y trouve son compte. C’est ce que l’on appelle « compromis ». 

La médiation

Faites intervenir un professionnel ou une personne tierce au conflit dans les discussions. La médiation augmente les chances de résoudre rapidement le conflit. Vous limitez les tensions et les risques d’agression pendant le rendez-vous. Et, vous valorisez vos arguments pour mieux vous faire entendre. 

Montrer l’exemple

Ce n’est pas en faisant goûter à votre voisin le même traitement qu’il vous fait que vous allez arranger les choses. Montrez l’exemple en respectant les règles de vie commune dans l’immeuble ou dans le quartier. Cela joue aussi en votre faveur au moment des discussions ou des débats aux tribunaux. 

Une communication claire et ouverte

Mettez en place un système de communication clair et ouvert entre vous et votre voisin. Ainsi, vous évitez les conflits à venir et vous trouvez une solution viable et pérenne au problème en cours. C’est notamment la raison pour laquelle les associations et les syndics existent. Ils permettent de parler des situations conflictuelles du quotidien et de proposer des règles pour que tout le monde se sente bien.