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Radars anti-bruit : quel niveau sonore pour éviter une amende ?

Inès
6/8/2024
4 min

Découvrez le fonctionnement des radars antibruit et les niveaux sonores à respecter pour réduire la pollution sonore dans les grandes villes.

Des radars ont été mis en place pour contrôler la vitesse des véhicules. Cependant, un nouveau radar va bientôt traquer les deux-roues et les voitures afin de contrôler leur niveau de pollution sonore. Ces radars sont déjà testés dans certaines zones trop bruyantes en France et bientôt, ils viendront envahir les grandes villes. Gros plan sur ce nouveau radar anti-bruit et sur le niveau sonore à respecter.

Radar anti-bruit : qu’est-ce que c’est ?

Le radar est avant tout un système permettant d’utiliser les ondes électromagnétiques qui détectent, par exemple, la présence ou qui détermine la position et la vitesse des objets comme les bateaux, les avions ou même la pluie. Mais le radar s’applique aussi en milieu terrestre, plus précisément, avec les transports terrestres. Les radars qui contrôlent la vitesse des véhicules et des deux-roues ont déjà fait leur preuve. Maintenant, on assiste à un radar d’un tout nouveau genre, celui d’un système anti-bruit.

Un système de contrôle des nuisances sonores

Les radars anti-bruit seront bientôt d’actualité dans les zones les plus bruyantes comme dans la capitale. Ils permettent avant tout de mesurer le volume sonore des véhicules et des deux-roues. Ce nouveau radar a pour objectif de lutter contre les nuisances sonores et de verbaliser les véhicules les plus bruyants. Il sert aussi à empêcher les rodéos urbains.

Le radar méduse

Le radar anti bruit est le radar méduse doté de quatre micros. Ces éléments enregistrent les bruits environnants plusieurs fois par seconde. Ainsi, toutes les quinze minutes, le radar a la capacité de photographier la route. Cependant, il ne dispose pas encore d’un détecteur de plaques. A la différence d’un radar classique, le fameux radar méduse ne permet pas de réguler la vitesse des conducteurs. Il est spécifique aux bruits des véhicules. Ainsi, le radar anti-bruit mesure les décibels et la provenance du bruit. L’idée est donc de pouvoir détecter la trace acoustique d’un engin motorisé qui passe sur la voie.

Un radar multi usage

Un radar méduse peut être appliqué dans différents contextes. Il est déjà utilisé dans certains quartiers les plus bruyants de Paris afin de comprendre la participation des établissements dans les nuisances sonores. Ce radar peut être également d’une grande utilité dans les chantiers pour améliorer l’information des locaux. D’après les études, la France est le troisième pays où les habitants souffrent des nuisances sonores après les USA et l’Italie. Paris est la deuxième ville de ce classement.

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La loi sur l’application des radars anti bruit

Depuis la mi-2021, le gouvernement français a prévu la mise en place des radars anti-bruit sur des zones urbaines.  Ils font d’ailleurs suite à l’article sur la loi d’orientation des mobilités.

L’article 92 de la LOM

La loi d’orientation des mobilités veut mettre en œuvre des phases de tests de deux ans avant le développement de ces radars sur le territoire. Justement, en 2019, le député Yvelines avait demandé la réalisation d’un test sur le radar méduse. Cet appareil est constitué d’une caméra ou des micros. Ensuite, le gouvernement a lancé un appel d’offres pour effectuer différents tests sur ces dispositifs.

L’article R318-3 du Code de la route

D’après cet article du Code de la route, les véhicules à moteur doivent respecter la limite du niveau sonore toléré. Ils ne doivent pas émettre des bruits qui sont susceptibles de provoquer une gêne aux usagers de la route et aux habitants.

L’article R1336-5 du Code de la Santé publique

L’application de cette loi ne concerne plus seulement le code de la route, mais aussi le code de la Santé publique. Cet article affirme les dangers d’un bruit excessif notamment pour la santé des habitants et leur tranquillité. D’après cet article du Code de la Santé publique, les nuisances sonores engendrent des troubles de sommeil, du stress et des problèmes cardio-vasculaires. L’OMS classe d’ailleurs le bruit comme étant un second facteur environnemental. Il cause le plus de dommages sanitaires en Europe par rapport à la pollution atmosphérique. D’ailleurs, selon l’Ademe, le coût social du bruit en France représenterait un total de 147 milliards d’euros. Comme la phase de test a finalement porté ses fruits, ces radars anti bruit vont bientôt se mettre à l’œuvre pour verbaliser les conducteurs trop bruyants.

Radar anti-bruit : un capteur méduse développé par Bruitparif

L’association Bruitparif a déjà installé à Paris des radars anti-bruit. Ce dispositif du nom de Méduse est équipé de 4 microphones comme déjà mentionné plus haut. Il va permettre de cartographier les bruits dans les zones d’installation. Il est aussi utilisé pour résoudre des conflits de voisinage, notamment dans des quartiers bruyants. Cependant, ces radars serviront maintenant de contrôle anti bruit sur la route. Ce dispositif à la pointe de la technologie permet de voir le son et même de localiser la source de celui-ci. Grâce à un capteur innovant et à un algorithme puissant. Cette association développe des visualisations à 360 ° du bruit pour permettre l’identification des zones de nuisance et de localiser rapidement les véhicules trop bruyants.

Les tests sur les radars anti-bruit

Au départ, le gouvernement a sélectionné trois sociétés spécialisées dans l’expérimentation des radars. Deux de ces trois sociétés étaient installées à Paris. Bruitparif a été retenu pour créer un radar à la pointe de la technologie avec deux dispositifs acoustiques. Ces derniers sont constitués chacun de 4 microphones et deux caméras. Ensuite, trois modèles de radars sont testés dans sept communes pour être homologués. L’objectif de ces tests était de déterminer le seuil de niveau sonore à retenir.

Dans la limite de 83 décibels pour les petits modèles ou les moteurs moins puissants

Au départ, Bruitparif a fixé un seuil maximal de 90 décibels, ensuite, sur un seuil compris entre 85 et 90 décibels. Mais ce seuil maximum a évolué et finalement, il est fixé à 85 décibels. On parle d’un seuil de risque pour l’audition. En d’autres termes, la plupart des véhicules ne devraient pas s’inquiéter lorsque les radars anti-bruit seront officiellement installés. En effet, les véhicules émettent normalement 72 décibels.

Dans la limite de 80 décibels pour les gros modèles et les scooters

Le gouvernement prévoit un seuil beaucoup plus différent pour les gros modèles. Il s’agit des véhicules dotés des moteurs puissants ou bien des voitures de sport, et les motos. En effet, de nombreux véhicules sont homologués à 80 décibels quand ils roulent à 50 km/h. Lors des tests, ce sont surtout les scooters et les poids lourds qui émettent des niveaux sonores trop importants. Ainsi, pour être homologué, le pot d’échappement d’une moto ne doit pas dépasser un niveau sonore de 80 Db et à une vitesse de 50 km/h.

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Le fonctionnement d’un radar anti bruit

La méduse est une caméra à 360° dotée de cinq micros qui sont montés sur un poteau. Son fonctionnement est très simple. Le radar va identifier avec précision l’origine d’un bruit trop élevé. Ensuite, il va flasher les plaques d’immatriculation des véhicules et motos concernés :

  • La caméra à 360 ° : cet élément permet de capter de façon intégrale le passage du véhicule et sa plaque d’immatriculation.
  • Le nombre de micros : ces éléments servent à faire la différence entre les diverses sources de pollution sonore.

Lorsqu’un véhicule a dépassé un certain seuil de niveau sonore, les micros vont détecter immédiatement la provenance du véhicule responsable. Ainsi, le radar méduse ne s’occupe que de la nuisance sonore, rien de plus. Il n’est pas utilisé pour flasher les motos en excès de vitesse ou les motos en dépassement de feu rouge. Ainsi, sa principale mission est de collecter des plaques de véhicules les plus bruyants pour une contravention.

L’application de la première amende dès le printemps

Les premières homologations des radars anti bruit devront se faire à partir du mois de mars 2023. Lorsque les radars seront installés, ils pourront alors verbaliser les véhicules trop bruyants avec des amendes forfaitaires à 135 euros. Ce montant sera minoré à 90 euros si le paiement est effectué sous 15 jours. Une deuxième phase de test est prévue pour l’année 2023 afin d’accélérer le processus et d’envisager une généralisation de ces radars sonores partout en France. Il faut savoir que certains véhicules profitent d’une dérogation comme certains véhicules anciens ou des véhicules agricoles.

Les premières villes concernées par la mise en application des radars sonores

8 villes seront ciblées pour la deuxième phase du test. Il s’agit d’abord de la vallée de Chevreuse située en région parisienne. Trois radars sonores sont postés sur l’axe qui traverse le village de Saint-Forget dans le département des Yvelines. C’est une zone très fréquentée en été par près de 500 motards par jour. C’est donc un véritable enfer pour les riverains qui souffrent des nuisances sonores dans cette localité rurale. Les autres radars sont déjà testés dans les grandes villes comme :

  • Nice.
  • Lyon.
  • Toulouse.
  • Rueil-Malmaison.
  • Villeneuve-le-Roi.

Ce dispositif de verbalisation permet alors de sanctionner les automobiles ou les motards qui dépassent les 90 décibels. Il s’agit de la limite de décibel correspondant au niveau sonore susceptible d’engendrer une gêne aux usagers de la route et aux riverains. Certaines zones très fréquentées sont perturbées par les débordements des motards et des automobilistes. Ainsi, les premières contraventions ne devraient pas tarder à arriver. Face à l’infraction sonore, les véhicules concernés n'échappent pas au flashage de méduse en cas d’excès.

Radar anti-bruit : est-ce un dispositif efficace ?

La loi d’orientation des mobilités du 24 décembre 2019 a certes prévu cette possibilité d’expérimenter des contrôles automatisés, mobiles et fixes des émissions sonores des automobiles en mouvement. Il peut s’agir des voitures, des deux-roues et même des poids lourds. Cette expérimentation va donc durer deux ans jusqu’au mars 2023 comme prévoit la loi.

Sanctionner les nuisances sonores

Les nuisances sonores proviennent d’une conduite dont le moteur est sollicité de façon extrême. Parmi les véhicules responsables sont les motos modifiées et les véhicules trafiqués. Le Ministère de la Transition écologique a prévu un décret concernant la mise en application d’un dispositif pouvant lutter efficacement contre les nuisances sonores. Ce texte souligne les modalités de mise en œuvre de ces tests sur les radars. Il fixera également les éléments permettant de constituer l’infraction. Il souligne également des objectifs opérationnels et techniques à atteindre pour obtenir un meilleur résultat d’un traitement automatisé des données issues des radars sonores. Enfin, ce texte va aussi répertorier les collectivités qui participeront à ces phases de tests.

Fournir des mesures fiables

Les radars anti bruit permettent de mesurer avec fiabilité les niveaux sonores des véhicules qui passent sur la zone d’implantation des appareils. Ils pourront donc totaliser le passage d’une centaine de véhicules, soit de plus de 160000 véhicules. Ils prennent des mesures fiables en ciblant l’excès de bruit émis par le passage d’un véhicule. Les données sont correctement calibrées et sont capables de fournir une bonne analyse du bruit produit à la lumière :

  • Du type de véhicule.
  • De l’impact du comportement des usagers.
  • Des excès de vitesse.

Traquer les contrevenants

Rappelons toutefois que les modèles récents de deux-roues motorisés disposent chacun d’un niveau sonore maximal autorisé. Ce seuil maximal est inscrit sur la carte grise et il est exprimé en décibels. Il est efficace pour traquer les conducteurs qui ont trafiqué leur moto. Certes, le débridage du pot d’échappement est interdit par la loi et ces contrevenants n’échapperont pas aux radars anti bruit.

Réduire les pics sonores liés au trafic routier

D’après une étude, on enregistre un pic sonore 400 fois supérieur à la moyenne. Ce pic sonore est lié directement au trafic routier. Les véhicules peuvent émettre des bruits supérieurs à la normale entre 22h00 et 6h00 du matin. Les radars vont alors permettre d’enregistrer la plaque d’immatriculation et de filmer le véhicule tout en captant son niveau sonore en cas d’infraction sonore.  Ainsi, la mise en place de ce dispositif permet de préserver la santé des riverains et de sensibiliser les conducteurs à une conduite prudente et moins bruyante. Il s’agit d’un grand pas vers le changement de comportement.

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